Un sol fait de carreaux de plâtre recouverts d’une fine couche de cire, matériau qui agit simultanément comme conservateur et filtre. La cire, translucide mais protectrice, fige la mémoire tout en la mettant à distance, empêchant une lecture immédiate et nette du souvenir.
Sous cette couche protectrice, des photographies d’archives familiales retravaillées émergent partiellement : leurs contours s’estompent, leurs couleurs se voilent. Ces images altérées incarnent la mémoire comme un espace mouvant, fragmenté et subjectif.
Le sol, habituellement support stable et inaltérable, devient ici instable et vivant. Il se fragmente, se morcelle, suggérant la manière dont le temps déconstruit et recompose notre rapport au passé. Cette surface en mouvement incarne la tension entre conservation et effacement, présence et absence.