SUBMERGÉ.E.S

Projection vidéo, son — 2014
2,5 x 4m, 10’59

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Une chambre déserte. Papier peint rayé, meubles sombres, rideaux clos. Rien ne bouge, et pourtant tout semble habité. La lumière blanche découpe un espace figé dans une temporalité incertaine.
La vidéo, projetée à échelle 1, installe le spectateur dans une position ambiguë : ni dedans, ni dehors. Lente, presque immobile, l’image distille un trouble. L’eau s’insinue progressivement dans la pièce, par couches imperceptibles. Elle envahit sans violence, au rythme d’un souffle ralenti, organique. Le lieu se transforme : de refuge à matière vivante.
Le son, grave, sourd, enveloppant, agit comme une vibration interne. Ce vrombissement continu, presque viscéral, renforce la sensation d’un corps en mutation, d’un espace qui respire autrement.
Ce glissement vers la submersion opère un renversement. La chambre, espace familier par excellence, devient le théâtre d’une inquiétante étrangeté. Ce qui était connu devient autre, silencieusement inquiétant. L’eau, en envahissant les lieux, révèle ce qui y dormait : une mémoire floue, une présence absente, une tension souterraine.
Submergées interroge le seuil entre l’intime et le dissous, entre le domestique et le fantomatique. Le temps s’efface, se dilate. L’image, le son, l’échelle : tout concourt à une expérience sensorielle où l’espace familier se transforme peu à peu, jusqu’à devenir étrange, fragile, presque irréel.

SUBMERGÉ.E.S

Projection vidéo, son — 2014
2,5 x 4m, 10’59 »

Une chambre déserte. Papier peint rayé, meubles sombres, rideaux clos. Rien ne bouge, et pourtant tout semble habité. La lumière blanche découpe un espace figé dans une temporalité incertaine.
La vidéo, projetée à échelle 1, installe le spectateur dans une position ambiguë : ni dedans, ni dehors. Lente, presque immobile, l’image distille un trouble. L’eau s’insinue progressivement dans la pièce, par couches imperceptibles. Elle envahit sans violence, au rythme d’un souffle ralenti, organique. Le lieu se transforme : de refuge à matière vivante.
Le son, grave, sourd, enveloppant, agit comme une vibration interne. Ce vrombissement continu, presque viscéral, renforce la sensation d’un corps en mutation, d’un espace qui respire autrement.
Ce glissement vers la submersion opère un renversement. La chambre, espace familier par excellence, devient le théâtre d’une inquiétante étrangeté. Ce qui était connu devient autre, silencieusement inquiétant. L’eau, en envahissant les lieux, révèle ce qui y dormait : une mémoire floue, une présence absente, une tension souterraine.
Submergées interroge le seuil entre l’intime et le dissous, entre le domestique et le fantomatique. Le temps s’efface, se dilate. L’image, le son, l’échelle : tout concourt à une expérience sensorielle où l’espace familier se transforme peu à peu, jusqu’à devenir étrange, fragile, presque irréel.

©Faustine Suard — 2025

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